L’Atelier Driba a été fondé en 1993 par Mohamed Messaoudi. Mohamed s’investit pour protéger le patrimoine artisanal de la Tunisie, préserver la culture et les savoir-faire tunisiens.
Il démarre son parcours par l’apprentissage de l’histoire de l’art puis celui de l’architecture.
Ensuite, il s’improvise antiquaire à Paris, s’intéresse à la céramique et suit une solide formation de céramiste à Paris.
Enfin, il découvre les métiers de l’artisanat tunisien ainsi que sa passion pour l’histoire et l’antiquité. Il parie sur la réhabilitation du patrimoine artisanal traditionnel tunisien et fonde son atelier.
Aujourd’hui, son atelier compte plus d’une vingtaine d’artisans, autodidactes, formés à l’atelier et ayant un savoir-faire sur des techniques artisanales variées : la broderie, le tissage, la sculpture sur pierre et bois, la mosaïque, le fer forgé. Ces artisans au savoir-faire certain, développent ici leur créativité et leurs techniques. L’Atelier Driba forme également de jeunes artisans et des étudiants aux techniques qu’il a développées et perfectionnées.
Mohamed utilise des pièces du patrimoine tunisien récoltées dans les souks depuis vingt ans. Les artisans les remettent alors au goût du jour grâce à la créativité de l’ensemble de l’équipe : ils donnent ainsi une seconde vie aux objets chinés ici et là ou recueillis au gré de longues années de recherche.
A l’Atelier Driba, le travail en équipe se mêle aux talents des différents membres de la famille.
Le travail dans son atelier
Ici coexistent pratiquement tous les métiers de l’artisanat tunisien : sculpteurs, mosaïstes, menuisiers, ébénistes, ferronniers, peintres, maquettistes, tisseurs, stylistes modélistes, couturières, brodeuses, bijoutières…
L’atelier Driba transpose les caractères d’un métier d’art sur un autre. Par exemple, ses motifs de céramique sont utilisés pour décorer des miroirs, les teintes utilisées d’habitude pour le tapis (le vert et le rouille) se retrouvent sur le bois, des chutes de tapis sont récupérées pour fabriquer de magnifiques tapis patchwork.
C’est un atelier de recherche, de formation et de création artistique et artisanale. On invente un univers d’objets nouveaux avec des formes anciennes. Des techniques et des savoir-faire d’antan sont utilisés pour donner vie à un objet de la vie quotidienne et contemporaine. D’anciens kilims sont utilisés pour créer des coussins de sol de 60*60 cm ou des tabourets tous plus beaux les uns que les autres, toujours des pièces uniques.
Comptoir Azur et l’Atelier Driba
Quand j’ai poussé la porte de l’Atelier Driba, j’ai cru pénétrer dans la caverne d’Ali Baba d’Alice aux pays des merveilles. J’ai été accueillie par une collection d’amphores toutes plus belles les unes que les autres, certaines brutes, d’autres habillées de mosaïque de jelliz ou encore de petits carreaux taillés dans des pierres tunisiennes.
Ensuite, j’ai été invitée à visiter le dédalles de différentes pièces dans lesquelles se succédaient des artisans en pleine réalisation : tous travaillaient avec minutie, au son de la musique, dans la bonne humeur.
Cela a été un émerveillement pour moi qui recherchais des objets qui ont une âme, une histoire et qui peuvent être utilisés dans notre monde moderne. J’ai aimé la démarche de Mohamed et de son équipe : sauvegarder et conserver un patrimoine en voie de disparition, redonner vie à d’anciens objets. Elle correspond à mon projet, à mes valeurs, et donne une vision plus juste de la créativité tunisienne.
Références de l’Atelier Driba et de Mohamed Messaoudi
Mohamed Messaoudi a reçu à trois reprises le Prix de la création artisanale lors du Salon de l’artisanat tunisien.
Mohamed met régulièrement en valeur le patrimoine artisanal au travers d’expositions et de livres spécialisés.
On peut notamment citer l’une de ses dernières réalisations. A l’été 2011, le ministère de la Culture et de la Communication a accueilli dans les vitrines du Palais-Royal à Paris, une exposition mettant en valeur la diversité des métiers d’art tunisiens. La conception et la réalisation de l’exposition avaient été confiées à Mohamed Messaoudi.